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Dans le discours où il proclama l'Empire galactique, Palpatine définit ce nouveau régime de la façon suivante: "une société fondée sur l'ordre et la sécurité". Ordre et sécurité? Pratiquement ces mots signifient toujours tyrannie, oppression et terreur, terreur qui atteindra son apogée avec la destruction d'Alderaan dans l'épisode 4. De fait, l'Empire galactique est un symbole du fascisme selon les propres dires de George Lukas (notamment les uniformes des officiers impériaux, directement inspirés de ceux des nazis) dans l'ancienne trilogie; et un symbole du bushisme poussé jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'au fascisme, dans la nouvelle.
Or, Olivier Jornot, notre disciple cantonal de Palpatine (ce serait faire trop d'honneur à ce piètre démagogue d'extrême-droite que de le comparer au brillant Seigneur Noir des Sith) a repris la même formulation que l'empereur dans la modification de la loi sur la police qu'il parvint à faire accepter par le parlement. Cette modification, intitulée Pour renforcer les libertés (décidémment, la droite dure a le sens de la provocation) et restaurer la sécurité publique, généralise les "mesures d'éloignement" (qui de fait existent déjà pour les étrangers, les mendiants, les drogués et dans d'autres cas très précis), en donnant à la police de nouveaux pouvoirs dont elle peut faire usage dans l'arbitraire le plus total.
Jugez en plutôt. La police peut interdire à une personne l'accès d'un périmètre verbalement jusqu'à 24 heures, et par écrit entre 24 heures et 3 mois (avec certes possibilités de recours devant le tribunal administratif), sous des motifs aussi flous que "elle même ou un rassemblement de personnes auquel elle participe menace l'ordre et la sécurité publique (vive la formulation palpatinienne!) ...importune un tiers ou empêche sans motif l'usage normal du domaine public". Parmi les cibles potentielles, seuls les mendiants, les drogués et les dealers sont mentionnés explicitement. Autres victimes non-mentionnées dans la loi, mais dans le discours de monsieur Jornot, les jeunes qui vont discuter en groupes le soir dans la rue (des "bandes" qui "traîent" dans le jargon néo-fasciste). En effet, c'est un crime très grave s'il en est, un crime contre l'humanité serais-je tenté de dire, que d'être jeune et de parler le soir dans la rue. Mais voir des jeunes en groupes de plus de trois, et (suprême offense) sans porter de costume trois pièces, dans la rue et 18 heures passées est insupportable pour ces respectables monsieurs en cravate. Ces jeunes devraient avoir honte de déranger ainsi par leur simple présence nos bons bourgeois de droite, que dis-je devraient avoir honte d'avoir moins de 30 ans! Ils devraient rester chez eux 18 heures tombées, ou alors s'endetter à mort pour aller dans des boîtes bourgeoises où une seule soirée peut coûter plus cher qu'une journée de travail de leurs parents!
Mais les formulations que je viens de citer, ambigues à souhait donc authorisant toutes les dérives et instaurant le délit de faciès, laissent à réfléchir. Visiblement, les rassemblements de personnes sont visés. Il s'agit très visiblement de criminaliser les manifestations de gauche, qui chacun sait troublent "ce calme apparent que l'on appelle de l'ordre" (Victor Hugo, parlant de condamnés au bagne réduits au silence à coups de matraque). Pour la droite néo-fascisante, la seule existence d'une cotestation est innacceptable, car elle trouble son ordre, c'est-à-dire celui de la soumission aveugle, celui de la servitude. C'est pourquoi, elle veut criminaliser toute contestation, l'accusant de "troubler l'ordre (c'est-à-dire tout le monde au pas) et la sécurité publique". Par exemple, si cette loi avait déjà été en vigueur le 31 janvier, j'aurais sans doute été interdit d'accès à tout le périmètre de la Rue du Mont-Blanc pendant 3 mois pour avoir participé à une manif interdite contre le WEF (cf. l'article "l'ordre règne à Genève"). "Trouble de l'usage normal du domaine public"? Il s'agit là clairement d'une loi anti-syndicale, que le conseiller administratif Pierre Maudet, jeune carriériste radical sarkosyste crypto-fascisant, a appliqué avant même qu'elle soit votée par le peuple contre des syndicalistes d'Unia qui participaient à un piquet de protestation devant Manor pour protester contre le licenciement abusif de leur camarade Marisa Pralong (licenciée sur le prétexte d'avoir commis le crime très grave d'avoir dans une lettre de lecteur à la Tribune de Genève critiqué les pratiques anti-sociales des grands détaillants du canton, sans même avoir mentionné nommément son employeur... de fait licenciée pour ses activités syndicales).
Il s'agit là très clairement d'une énième loi liberticide et fascisante, rappelant le Chili de Pinochet où les rassemblements de plus de trois personnes étaient interdits, concoctée par une droite qui de démocrate n'a plus que le nom, une loi fascisante du même registre que celle concernant le passeport biomètrique sur laquelle nous voterons le 17 mai, ou la généralisation des caméras de sécurité, ou l'arrestation sur simple soupçon... en vérité, une très longue série de lois, série qui se retrouve dans tous les pays dévéloppé et qui prouve évidemment l'existence d'un projet cohérant de toutes les bourgeoisies impérialistes. C'est que la bourgeoisie a peur, très peur de son peuple qui a tout intérêt à la renvercer, si bien que dès qu'elle se sent menacée (ce qui actuellement du fait de la crise est le cas) elle liquide les uns après les autres tous les acquis démocratiques que le peuple avait précédemment conquis par des décennies de luttes jusqu'à parvenir à une dictature intégrale. C'est ce qui se passe actuellement. La bourgeoisie suisse, qui garde encore un masque démocratique, attaque de plus en plus violement des droits démocratiques de plus en plus fondamentaux. Continuer dans ces conditions à croire en la sacro-sainte "démocratie semi-directe suisse" serait une tragique folie, cela nous menerait à rester passifs ou trop mous jusqu'à ce qu'un jour la droite laisse tomber le masque et que nous nous révéillions dans une prison à ciel ouvert qui est précisément le fascisme. Mais du moins, cette évolution fasciste de la droite et de l'Etat bourgeois a au moins cela de positif qu'elle réveille les masses, leurs fait perdre leurs illusions sur la "démocratie la plus parfaite au monde" et fait apparaître l'oppression de classe dans ce qu'elle a de plus brutal. Elle rappelle aussi à certains qui se disent communistes une vérité qu'ils n'ont que trop souvent oubliée: « Les formes d'Etats bourgeois sont extrêmement variées, mais leur essence est une : en dernière analyse, tous ces Etats sont, d'une manière ou d'une autre, mais nécessairement, une dictature de la bourgeoisie. Le passage du capitalisme au communisme ne peut évidemment manquer de fournir une grande abondance et une large diversité de formes politiques, mais leur essence sera nécessairement une : la dictature du prolétariat. » (Lénine)
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