Evo Morales, président de la Bolivie
Aujourd’hui un peu partout en Europe les gouvernements de droite et de «gauche», selon les recommandations du FMI, se donnent pour but d’augmenter l’âge de départ à la retraite : en France les travailleurs sont actuellement en lutte contre une réforme qui ne donnerait plus droit à la retraite à taux plein qu’à 67 ans, les travailleurs grecs sont en lutte contre une réforme similaire décidée par le gouvernement «socialiste», en Allemagne l’âge de départ de la retraite a été relevé à 67 ans… En Suisse, la 11ème révision de l’AVS, heureusement enterrée, prévoyait d’augmenter l’âge de départ à la retraite pour les femmes à 65 ans, et le projet couchepinesque de la retraite à 67 ans n’est que provisoirement mis entre parenthèses par la droite.
Selon la droite, ce relèvement serait inévitable étant donnée l’augmentation de l’espérance de vie. Or ce démantèlement social n’est en rien inévitable et il est possible de faire tout le contraire lorsque le gouvernement défend les intérêts des peuples et non ceux de quelques multinationales ! Et la Bolivie le prouve ! En mai dernier, le gouvernement d’Evo Morales décidait, en concertation avec le principal syndicat du pays, la Centrale ouvrière bolivienne (COB), une réforme des retraites. Non pas pour les démanteler comme dans les pays européens, mais au contraire pour abaisser l’âge de départ à la retraite. Selon les chiffres fournis par le Courrier du 15 mai 2010, l’âge de départ à la retraite est abaissé de 65 à 58 ans pour tous, à 56 ans pour les mineurs et à 51 ans pour les mineurs de fond. Il sera possible de toucher une rente pleine après 30 ans de cotisations, contre 35 actuellement. La rente sera calculée sur les 70% des 24 derniers mois de travail (contre 60 aujourd’hui). Un fonds de solidarité permettra à tous les retraités de toucher la rente minimale de 2'400 bolivianos annuels (380 francs). Le temps de cotisation minimal pour pouvoir toucher une rente passera à 10 ans, contre 15 aujourd’hui. Pour financer cette réforme, le gouvernement a fixé une hausse des cotisations de 3% pour la part patronale et de 0,5% pour les salariés.
Ce progrès social n’aurait pas été possible sans la majorité parlementaire détenue par le MAS (Movimiento al Socialismo), le parti du président Morales, un parti socialiste, réellement socialiste et non pas au sens de la social-démocratie européenne, et qui mène une politique de rétablissement et d’extension des droits sociaux, réduits à néant par des années de néolibéralisme, et de nationalisations. Il n’aurait pas non plus été possible sans l’action résolue du COB, un syndicat de lutte et non de «dialogue social», qui mène le combat pour la hausse des salaires et le progrès social, malgré les tentatives de déstabilisation de l’oligarchie. Sans doute que la Bolivie n’est pas la Suisse, ainsi l’espérance de vie n’y est que de 65,84 ans. Mais dans tout les cas l’exemple bolivien prouve que le démantèlement social et la tyrannie patronale ne sont pas une fatalité, et que par une lutte sans concessions le peuple peut non seulement défendre ses droits acquis, mais aussi se construire un autre avenir !
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