Les deux chambres de
l’Assemblée fédérale ont donc fini ce vendredi 17 mars par voter la réforme Prévoyance
vieillesse 2020, aussi connue sous le nom de Paquet Berset – du nom du
conseiller fédéral « socialiste » qui la porté. L’UDC et le PLR
dénoncent pourtant un insupportable « diktat » imposé par la gauche
et le centre du Conseil des Etats au Conseil national, tandis que le PSS et les
Verts se perdent en éloge face à une « avancée historique ». Alors,
le Paquet Berset, un projet de « centre-gauche » de nature
progressiste, fût-ce modérément, et combattu par une droite réactionnaire ?
Les apparences sont trompeuses…
En réalité, ce fameux
compromis n’est rien d’autre qu’un vol des rentes éhonté. Il prévoit en
effet :
·
Une baisse du taux de conversion des rentes du 2ème
pilier de 6,8% à 6% (Rappelons qu’il y a quelques années à peines, le peuple
suisse avait refusé la baisse du taux de conversion à 6,4% à près de 75% des
voix ! La démocratie, c’est juste bon pour un discours du 1er
août)
·
La hausse de l’âge de départ à la retraite pour les femmes
de 64 à 65 ans
·
Une hausse de 0,6% de la TVA
·
Une hausse des cotisations AVS et LPP
Qu’est-ce que la droite
trouve à redire à cet infâme cocktail, qui devrait pourtant lui plaire ?
C’est que, pour donner quelques chances au Paquet Berset de passer l’épreuve de
l’inévitable vote populaire, le PSS et le PDC se sont mis d’accord pour prévoir
un relèvement des rentes AVS de…70 francs par mois (sic !), ainsi qu’un
relèvement du plafond des rentes de couple ; mais cela pour les nouveau
retraités seulement. Celles et ceux qui sont déjà à la retraite ne toucheront
rien de plus. Et c’est cette hausse de 70 francs que le PSS et les bureaucrates
jaunes à la tête d’UNIA et de l’USS osent présenter comme un progrès social
historique – c’est la première fois depuis fort longtemps, voyez-vous, que les
rentes AVS auraient été enfin augmentées…70 francs, ça ne doit pas même
représenter le prix d’une cravate pour certains élus de « gôche »
acquis à la compromission. Certes, cette somme n’est pas tout à fait
négligeable pour celles et ceux qui n’ont presque rien, dont la majorité se trouvent
être des femmes. Mais il vrai aussi qu’il ne resterait pas grand chose de cette
somme eu égard des hausses de cotisations et de TVA. Il est vrai aussi que pour
compenser l’année de moins, entre 64 et 65 ans, pendant laquelle elle ne
toucherait pas de rente AVS, une femme devrait vivre jusqu’à…94 ans. Bref, un
vol des rentes pur et simple, et certainement pas un compromis.
Le Parti du Travail a
combattu le Paquet Berset depuis le début, et le fera jusqu’au bout. Denis de
la Reussille, unique conseiller national du Parti Suisse du Travail, a voté
contre ce démantèlement lors du vote final de vendredi matin. Ainsi qu’il l’a
déclaré : "Politiquement, il peut être intéressant de remettre dans
le débat la problématique de la retraite des femmes qui, pour nous, est une
ligne rouge qui ne doit pas être franchie."
La majorité des chambres
fédérales ayant lié le sort du paquet entier à la hausse de la TVA, et que
celle-ci suppose une modification de la Constitution, soumise au référendum
obligatoire, il pourrait sembler qu’il suffirait d’attendre cette échéance pour
faire possiblement échouer la réforme. Néanmoins, afin d’avoir plus de
certitude de remporter la victoire, et de combattre aussi le Paquet Berset sur
le fond, un référendum sera néanmoins nécessaire. Il devra être lancé bientôt.
Notre Parti s’engagera activement dans cette bataille.
Néanmoins, s’il est une
chose sur laquelle nous sommes aussi d’accord, c’est que le système actuel des
trois piliers n’est ni social ni durable. Mais, au lieu de négocier son
démantèlement, nous continuerons quant à nous le combat historique de notre
Parti, pour de véritables retraites populaires.
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