La majorité de
droite du Grand Conseil, mais aussi une partie de la « gauche », n’on
jamais accepté le vote très clair, et à deux reprises, du peuple en faveur de
l’initiative populaire de l’AVIVO pour la baisse des tarifs des TPG, visant à
annuler une hausse de ceux-ci annoncée en même temps qu’une détérioration des
prestations, ainsi qu’à empêcher des hausses arbitraires futures sans
possibilité de référendum. Pour sanctionner les citoyens, qui auraient
« mal voté », et nonobstant ses propres déclarations durant la
campagne, le Conseil d’Etat a sciemment procédé à une détérioration des
prestations des TPG, soi-disant pour « compenser les pertes » dues à
la baisse des tarifs. A aucun moment il n’a été question d’augmenter la
subvention aux TPG, malgré qu’il était clairement marqué dans la brochure de
vote : « L’Etat devrait augmenter d’autant sa subvention à
l’entreprise, pour éviter que les TPG soient contraints de supprimer des
prestations. » Au lieu de cela, on a préféré inventer un
mensonge comme quoi les initiants auraient dit que l’initiative serait une
opération neutre d’un point de vue comptable, les pertes étant sensées être
compensées par une hausse des rentrées suite à un afflux de nouveaux usagers.
Or c’est faux, les initiants n’ont jamais rien dit de tel !
Et maintenant,
cette majorité de droite, avec l’appui des Verts, a décidé de prendre sa
revanche sur le peuple en décidant une hausse des tarifs des TPG de près de 4%,
ce qui correspondrait à 8 millions par an. On nous dit que cette hausse serait
nécessaire pour ne pas avoir à couper dans les prestations. Mensonge ! La
droite et le Conseil d’Etat n’ont en rien renoncé à leur obsession de
démantèlement du service public que sont les TPG et d’extension de la
sous-traitance au privé. Du reste, l’augmentation des tarifs vise en grande
partie à compenser une coupe de 4 millions dans la subvention de l’Etat aux
TPG. Or il s’agit-là d’une mesure allant à l’encontre de la logique même de
service public, dont le but est d’offrir des prestations de qualité à toutes et
tous à des prix accessibles et pas la rentabilité ; d’une mesure
anti-écologique (avec l’appui des Verts !) – alors qu’il est urgent
d’encourager l’usage des transports publics plutôt que de la voiture, augmenter
les tarifs des TPG est absurde – et profondément antisociale. C’est
d’autant plus choquant que la droite majoritaire dans ce canton mène une
politique d’austérité, de casse des prestations et des services publics ;
et de cadeaux fiscaux à répétions aux plus riches et aux grandes
entreprises. Ces cadeaux fiscaux, la
droite voudrait les faire payer aux travailleurs, notamment dans la mesure où
ils sont des usagers des TPG.
Remarquez que
l’affiche du PDC pour cette votation présente l’image d’un bus bondé, dans
lequel tous les hommes visibles sont cravatés. Image involontairement
révélatrice. Si la droite continue sa politique de hausse des tarifs, bientôt
seuls ceux qui ont les moyens de s’offrir des cravates à 80,- pièce et trouver
cette dépense non-significative pourront se permettre l’usage des transports
publics. Qui effectivement auront alors pléthore de places assises. Les autres
devront aller à pied…
La hausses des
tarifs n’aurait guère d’importance si elle permet de maintenir les prestations,
dans la mesure où les usagers des TPG sont une « clientèle captive »
et n’auraient de toute façon pas d’autre choix que de les utiliser, et donc de
payer plus cher, que disent la droite et les Verts. Sans doute, les élus de ces
partis ont-ils des revenus assez élevés pour considérer cette hausse comme peu
significative, mais ce n’est assurément pas les cas d’une grande partie de la
population pour laquelle chaque franc est compté. Pour ce qui nous concerne,
nous rejetons totalement cette ponction supplémentaire de celles et ceux que la
société capitaliste laisse déjà sur le carreau. Remarquons en passant que le 25
septembre dernier le peuple a approuvé un plafonnement de la déduction fiscale
pour les frais de déplacement professionnels à 500,- car c’est le prix d’un
abonnement unireso qu’ils disaient. Mais avec cette hausse le prix d’un
abonnement annuel unireso passerait à 550,-. C’est là tout simplement se moquer
du peuple !
Puisque les
tarifs des TPG sont désormais inscrits dans la loi, toute augmentation est de
ce fait soumise au référendum facultatif. De ce fait, un référendum a été
déposé, essentiellement par l’effort des partis membres d’Ensemble à
Gauche ; le Parti du Travail avait notamment récolté près de 4'000
signatures. Le PS avait aussi soutenu le référendum, mais avec moins de 1'000
signatures. La contribution du MCG fut à peu près symbolique.
Parce qu’il n’est
pas question d’accepter cette nouvelle attaque contre les classes populaires,
parce que la majorité parlementaire doit enfin accepter la volonté du peuple,
parce que ce n’est pas à la droite et aux Verts de décider que le peuple a
« mal » voté, Votez NON le 21 mai !
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