Une année entière. C’est le temps qu’il aura fallu à la majorité de
droite du Grand Conseil pour examiner et finalement rejeter l’initiative populaire
constitutionnelle « pour le remboursement des soins dentaires », que
le Parti du Travail avait lancée et déposée, avec plus de 18'000 signatures, et
ce avec ses seules forces.. Le PLR, le PDC, l’UDC et le MCG ont en effet voté
contre notre initiative. Seule la gauche, Ensemble à Gauche, le PS et les
Verts, ont voté pour.
Rappelons que notre initiative répond à une véritable urgence sociale et
sanitaire. Si elle a rencontré un tel succès populaire, ce n’est pas pour rien.
En effet, en Suisse, la santé bucco-dentaire n’est pas
couverte par prise en charge par l’assurance-maladie obligatoire. Le coût des
soins bucco-dentaires est estimé à quelque 250 millions de francs à Genève,
dont 225 millions sont à charge des patients. C’est la raison pour laquelle,
selon une étude du Bus Santé de 2012, 1 habitant de Genève sur 5 – 1 sur 3 pour
les bas revenus – doit renoncer à des soins pour raisons financières,
essentiellement à des traitements dentaires. Pourtant, les problèmes
dentaires non traités sont un facteur important de dégradation de la santé
publique, provoquant de multiples infections, des maladies cardiaques et même
des cancers…
Face à ce problème, le Parti du Travail propose
l’instauration d’une assurance obligatoire pour le remboursement des soins dentaires,
financée sur le modèle de l’AVS (un modèle social efficace, juste, et qui a
fait ses preuves), par un prélèvement de l’ordre de
0,25% sur les salaires (0,5% en additionnant les prélèvements employé et
employeur, soit un montant d’environ 150 millions). À cela, il faudrait ajouter
une contribution supplémentaire de l’ordre de 70 à 80 millions sur le budget de
la santé, pour les personnes qui ne cotisent pas à l’AVS.
Cette proposition tient de l’évidence. Pourtant les
dentistes sont contre. Les soins dentaires n’auraient rien à voir avec les
autres, et les prendre en charge par une assurance serait trop compliqué. On ne
voit vraiment pas pourquoi. Ne serait-ce pas plutôt qu’il y a un intérêt
corporatiste derrière ? En effet, s’ils devaient rendre des comptes à une
assurance sociale, les dentistes genevois ne pourraient plus maintenir leurs
frais ridiculement surévalués.
La droite est contre aussi : la santé dentaire
devrait rester une question de responsabilité individuelle. Qui plus est, le
système de financement ne serait pas un facteur décisif pour la santé-bucco
dentaire de la population. Facile à dire pour ces messieurs en costumes Hugo
Boss et Patek Philippe au poignet. La réalité, c’est que la droite n’a pas
d’arguments valables, si ce n’est son égoïsme de classe et sa haine des
assurances sociales. Que les gens se débrouilent, et s’il ne peuvent pas payer
les frais démesurés des dentistes, c’est leur problème !
Pour nous, ce vote du Grand Conseil n’a guère
d’importance, puisque ce sera le peuple
qui tranchera en dernière instance. Nous conseillons par contre aux gens de se
rappeler dans quel camp se trouvent les partis qui ont voté contre notre
initiative, uniquement celui des plus riches.
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