Marx et Engels
écrivaient dans le Manifeste
« le pouvoir étatique moderne n’est qu’un comité chargé de gérer les
affaires communes de la classe bourgeoise toute entière » et Lénine disait
« Le capital financier vise à l’hégémonie, et non à la liberté. La
réaction politique sur toute la ligne est le propre de l’impérialisme. »
Nous ne voyons que trop bien la vérité de ces propos aujourd’hui, alors que 27
pays membres de l’OMC négocient en ce moment même en grand secret un nouveau
Accord sur le Commerce des Services, et que l’Union Européenne et les
Etats-Unis sont en tractations pour un Partenariat transatlantique. Ces accords
ont un but : la libéralisation intégrale du secteur des services dans le
seul intérêt des multinationales et au détriment des intérêts les plus
fondamentaux des peuples. Une attaque sans précédent contre les services
publics ! En effet, les Etats seraient soumis à l’obligation de
« neutralité concurrentielle ». En clair, entreprises privées et
services publics devraient être traités de la même façon : fin des
indispensables monopoles publics, et mêmes subventions aux écoles publiques et
privées ! Démantèlement des services publics et subventionnement du privé !
Et les Etats n’auraient plus le droit de réguler les marchés financiers, au nom
d’une relance de l’économie, ce alors même que l’on a vu tous les dommages que
peuvent causer à l’économie mondiale une finance dérégulée !
Le Partenariat
Transatlantique, auquel la Suisse serait soumise à travers les bilatérales,
prévoit des dispositions plus graves encore. Ainsi, nous n’aurions plus le
droit d’interdire ni même d’étiqueter les OGM ! Même les cantines
scolaires n’auraient plus le droit de choisir de servir des OGM ou pas ! Et
les multinationales pourraient poursuivre les Etats devant des tribunaux
spéciaux créés pour l’occasion et sans aucune légitimité démocratique, qui
pourraient les condamner à des amendes de plusieurs millions, comme cela se
fait déjà dans le cadre de l’OMC, pour entrave au libre-échange, pour des
salaires minimums trop généraux, pour une législation protégeant les droits des
travailleurs trop importante, pour les moindres mesures en faveur de
l’environnement…bref pour tout ce que ces multinationales estiment susceptibles
de réduire leurs marges bénéficiaires.
On le voit,
ces traités constituent une attaque grave, inqualifiable, contre les peuples et
leurs droits les plus fondamentaux, dans le seul but de lever tout obstacle à
l’enrichissement au-delà de toute limite d’une toute petite oligarchie.
Négocier ces accords, comme on le fait, en secret, constitue un insupportable
coup d’Etat contre la démocratie, et un utile rappel du fait que sous le
capitalisme, derrière la façade de la démocratie formelle, le pouvoir véritable
est concentré entre quelques mains, dans la réalité d’une dictature de classe.
L’OMC elle-même, par ses objectifs néolibéraux, par son fonctionnement opaque,
est en elle-même une offense à la démocratie. Car les peuples ne veulent pas du
néolibéralisme, qu’ils comprennent très bien être diamétralement opposé à leurs
intérêts. La seule façon de le leur imposer est de passer par la coup de force,
par la violation de la démocratie, par des institutions foncièrement
antidémocratiques comme l’OMC, par des accords secrets, dérobés à la
connaissance du peuple, ou par la violence. Toutefois, il n’y a pas de fatalité.
En 1997, l’oligarchie mondiale avait déjà voulu imposer aux peuples un traité
secret extrêmement similaire au TiSA et à l’APT, appelé alors Accord
multilatéral pour l’investissement. Face à la mobilisation populaire, elle a dû
y renoncer. Et c’est la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd’hui, pour
mettre les gouvernants en échec, pour arrêter les traités secrets dirigés
contre les peuples, parce qu’ils ne peuvent rien contre la force du peuple
soulevé en masse, parce qu’ensemble nous pouvons faire échouer leurs plans.
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