Le 27 novembre 2016, le
peuple décidait, à 57,4% de conditionner l’ouverture des magasins trois
dimanche par an à la conclusion d’une convention collective de travail (CCT). Or,
à ce jour, il n’y a pas de CCT, pour la bonne et simple raison que la patronat
du secteur ne tient plus trop au partenariat social, et préfère passer en
force, pouvant compter sur une oreille bienveillante de la part des partis de
droite. De fait, ces partis se sont entendus sur une modification de la Loi sur
les heures d’ouverture des magasins (LHOM), qui ferait sauter cette condition,
et rendrait possible l’ouverture des magasins trois dimanche par année sans
conclusion d’une CCT. C’est sur cette loi que nous voterons le 19 mai. Le Parti
du Travail vous invite à voter NON.
Actuellement, les commerces
de la gare et de l’aéroport peuvent déjà ouvrir les dimanches, et ne sont pas
concernés par cette loi. Les petits commerces peuvent également ouvrir le dimanche,
à condition de ne pas employer de personnel, ce qui leur offre souvent un
avantage appréciable pour réussir à rentrer dans leurs frais. Cette loi
concerne les autres commerces, qui ouvrent déjà plus de 67 heures par semaine.
La loi sur le travail prévoit un maximum de 50 heures de travail par semaine
(ce qui est scandaleusement beaucoup), mais est muette sur l’aménagement des
horaires. Les patrons de la branche ne sont pas forcément du genre scrupuleux,
et les employés subissent très souvent d’ores et déjà des horaires irréguliers,
sans jours de congé fixes, ce qui transforme leur vie en véritable casse-tête,
tout cela pour des salaires particulièrement bas.
Comme si cela ne suffisait
pas, les patrons du secteur veulent libéraliser plus encore les horaires
d’ouverture, ouvrir plus tard le soir ainsi que le dimanche. Le peuple a déjà
dit plusieurs fois non, mais ils reviennent sans cesse à la charge. L’ouverture
3 dimanches par an sans obligation de conclure de CCT n’est à coup sûr qu’un ballon
d’essai pour aller plus loin dans la déréglementation, sans aucun scrupule ni
aucune exigence de discuter avec les représentants des premiers concernés, les
salariés. Les partisans prétendent que la LHOM serait nécessaire pour protéger
les commerçants d’ici contre le tourisme d’achat en France et sur internet, et
qu’elle créerait des emplois. C’est totalement faux. Le tourisme d’achat n’est
pas dû aux horaires d’ouverture, mais à des prix moins élevés ailleurs. Et ce
n’est pas parce que les magasins seront ouverts plus longtemps que leur chiffre
d’affaire augmentera, tout simplement parce que la population n’aura pas plus
d’argent à dépenser. L’extension des heures d’ouverture ne créera non plus en
aucun cas de places de travail supplémentaires, mais sera assurée – comme il en
a à chaque fois été le cas – par plus d’heures de travail, et plus
irrégulières, de la part des employé existants. Pire, elle en détruira, puisque
les petits commerces perdront le dernier avantage qu’ils ont sur la grande
distribution, et certains d’entre eux seront amenés à mettre la clé sous la
porte. Enfin, cette pression à la déréglementation est une attaque patronale
contre les droits des travailleurs, de tous les travailleurs. Parce que nous ne
voulons pas d’une société où ceux qui ont un travail soient obligés à trimer à
des heures interminables et irrégulières, ruinant leur santé et leur vie de
famille pour le seul profit du patron, avec pour seule consolation la
possibilité de consommation à toute heure, il faut voter NON à la LHOM.
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