L’initiative populaire
« pour des primes d’assurance-maladie plafonnées à 10% du revenu du
ménage ! » a été lancée – sur proposition du PS – conjointement par
le PS, les Verts et Ensemble à Gauche (Parti du Travail, solidaritéS, DAL).
Elle exige que le canton augmente le subside d’assurance maladie qu’il verse,
de façon à ce qu’aucun ménage ne consacre au paiement des primes d’assurance
maladie plus de 10% de ses revenus. En effet, depuis l’introduction de la LAMAL
depuis 1996, les primes ont pratiquement doublé, si bien que certains doivent
consacrer pas moins de 20% de leurs revenus à leur paiement. Des dépenses qui
deviennent insupportables. De ce fait, beaucoup trop de gens sont obligés
d’opter pour des franchises élevés, et de fait renoncer à des soins, pourtant
indispensables, pour des questions d’argent. L’initiative vise à apporter une
bouffée d’oxygène bienvenue, en augmentant le subside, en élargissant le cercle
de ceux qui en bénéficient.
Le contreprojet est une
soi-disant contrepartie sociale à la RFFA cantonale, même s’il n’y a aucun lien
juridique entre les deux objets, si bien qu’il est tout à fait possible d’accepter
le contreprojet, tout en refusant la RFFA. Il prévoit une augmentation
substantielle des moyens alloués au subside – soit 186 millions de francs,
l’équivalent des pertes que la RFFA induirait la première année de son adoption
(mais avec quoi financerait-on cette dépense supplémentaire si la RFFA
passe ?). Le nombre de bénéficiaires du subside passerait de ce fait de
53'000 à 120'000 personnes, et ses montants seraient plus importants, selon des
modalités toutefois moins généreuses que celles prévues par l’initiative. En
outre, si le principe de primes plafonnées à 10% du revenu implique que le
subside devrait augmenter avec la hausse des primes, le contreprojet ne prévoit
que des montants fixes.
Une atténuation du problème, pas une vraie solution
Nous avons participé à
l’aboutissement de cette initiative et la soutenons activement, dans la mesure
où elle apporterait un soulagement bienvenu à beaucoup de gens, et atténuerait
un peu le scandaleux racket des assureurs maladie privés. Il nous semble néanmoins
important de souligner que cette initiative, et à fortiori son contreprojet,
n’apporterait qu’une atténuation du problème, pas une vraie solution. Le
subside serait en effet versé aux assureurs, qui pourraient donc continuer
impunément d’augmenter leurs primes de façon arbitraire, et racketteraient
simplement un peu plus l’Etat, un peu moins les assurés, et au final ce sera
aux contribuables de payer la facture.
Aujourd’hui, presque plus
personne n’ose nier que la hausse des primes imposée par les assureurs est
absolument sans aucun rapport avec celle des coûts de la santé, que leurs
pratiques sont des plus opaques, qu’ils ne sont absolument pas dignes de
confiance. L’initiative du Parti du Travail pour une caisse-maladie publique
cantonale à but social proposait un début de vraie solution à ce problème.
Malheureusement, le peuple ne nous a pas suivi. Le PS, les Verts et solidaritéS
ont soit combattue notre initiative, soit ne l’ont pas soutenu, si bien que
l’on peut sérieusement s’interroger sur la réalité de leur détermination à
combattre le diktat des assureurs privés. Quoiqu’il en soit, il est plus
qu’urgent de mettre fin à l’escroquerie organisée qu’est la LAMAL et sa
kyrielle de caisses privées, en pseudo-concurrence entre elles, et toutes unies
pour nous arnaquer, pour passer enfin à un système de santé entièrement public
et social. Il conviendrait également, afin de faire réellement baisser les
coûts de la santé en Suisse, de nationaliser l’industrie pharmaceutique, qui
surfacture de façon scandaleuse les médicaments dans notre pays (vendant
souvent 2 fois plus cher le même médicament, pourtant produit en Suisse, qu’en
France), avec la complaisance du conseiller fédéral « socialiste »
Berset et de la droite au pouvoir. Le Parti du Travail se bat pour la
réalisation de ces objectifs.
Nous vous recommandons donc de voter OUI à l’initiative, OUI
au contreprojet ; et de choisir l’initiative à la question subsidiaire.
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