Nos
médias bourgeois, d’habitude si empressés de soutenir les « peuples »
qui se soulèvent contre les « dictateurs » au nom de la
« démocratie » et de la « liberté », sont étonnement
(enfin, pas tant que cela) muets depuis plusieurs mois sur ce qui se passe dans
l’Etat plurinational de Bolivie. Pourtant, la situation de ce pays d’Amérique
latine correspond bien au petit schéma ci-dessus. Alors, pourquoi ce
silence ? C’est que, il y a un tout petit détail, mais qui a toute son
importance : c’est que le gouvernement de
facto qui usurpe le pouvoir en Bolivie a été installé suite à un coup
d’Etat soutenu par les USA, et qu’il jouit du soutien des Etats occidentaux. Ce
régime n’est donc pas une dictature. Circulez, il n’y a rien à voir !
Un coup d’Etat
d’extrême-droite
Rappelons
donc brièvement les faits. Le 20 octobre 2019, le président de l’Etat
plurinational de Bolivie, Evo Morales, du MAS (Mouvement vers le socialisme),
était réélu dès le premier tour pour un nouveau mandat. Mais sa réélection est
contestée par une opposition de droite extrêmement virulente, sur la base d’un
rapport de l’Organisation des Etats américains (une officine contrôlée par les
USA), faisant acte de fraude présumée. Par la suite, après le coup d’Etat, l’OEA
a dû reconnaître qu’il n’y a eu aucune fraude, et que donc son rapport était
mensonger. Après des semaines de violence, d’agressions fascistes contre des
militants du MAS et des autochtones, après que des factieux galonnés à la tête
de l’armée et de la police, traîtres à leur pays et à leur serment, aient pris
fait et cause pour l’insurrection, Evo Morales fut contrait de démissionner le
10 novembre, et de partir en exil.
Dans
ce chaos, Jeanine Añez, vice-présidente du Sénat, s’est autoproclamée, devant
ses partisans au parlement (pas assez nombreux pour atteindre le quorum),
présidente ad interim. Au fait, elle
est membre Mouvement Démocrate Social – un parti d’extrême-droite, comme son
nom ne l’indique pas – qui représente…4% des voix. Mais peu importe la
légalité, elle rentrait fièrement au palais présidentiel, Bible à la main,
proclamant que son coup d’Etat était un « acte de foi », et que Dieu
allait retrouver sa place au sommet de la Bolivie. Un gouvernement illégitime
s’installait au pouvoir.
Le
Dieu de Mme Añez est celui des conquistadores, au nom duquel ils perpétrèrent
un véritable génocide en Amérique du Sud, réduisant les survivants en
esclavage, les exploitant sans merci pour le bénéfice de la couronne espagnole.
Après l’indépendance, les descendants des colons ont maintenu ce régime
colonial. Le but du gouvernement putschiste est de rétablir l’Etat colonial
auquel Evo Morales avait mis fin. Le ciment idéologique du régime putschiste et
de sa base sociale (puisqu’il en a quand même une) c’est le racisme décomplexé,
le suprématisme blanc, l’idéologie coloniale. La dictatrice Añez a bien exprimé
le programme de son gouvernement au début de l’année : « Nous ne
permettrons pas que les sauvages recommencent à gouverner ».
Pour
bien comprendre de quoi l’on parle, nous citerons quelques extraits du
reportage de Maëlle Mariette, « En Bolivie, sur la route avec l’élite de
Santa Cruz », paru dans le numéro de juillet 2020 du Monde Diplomatique.
Santa Cruz est le département le plus riche de Bolivie, fief de la base sociale
du gouvernement de facto. Maëlle
Mariette y décrit une bourgeoisie blanche de Santa Cruz se distinguant par une
idéologie néolibérale et viscéralement raciste, haïssant tant le socialisme et
les politiques de progrès social du MAS, qui l’ont forcé à partager un tout
petit peu ses richesses acquises à la sueur du front des travailleurs, que les
autochtones, qu’elle méprise, les considérant comme des sauvages, des
primitifs, voire des animaux, dont toutes les exigences sont injustifiées, et
qui n’ont qu’à ployer l’échine devant leurs maîtres naturels. A la chute du
Troisième Reich, beaucoup de nazis ont fui en Bolivie, où existait déjà une
importante diaspora locale. L’extrême-droite locale a bien intégré cette
culture politique là…
Lisons
ce qu’écrit Maëlle Mariette sur le bras armé du nouveau régime tout d’abord,
nouvel avatar des chemises noires et qui agissent comme tels, les mains rouges
de sang des indiens, et tout particulièrement des adversaires politiques de la
junte au pouvoir :
« L’Union
de la jeunesse crucéniste dispose de locaux au sein du comité. Ses militants se
retrouvent au fond de la cour, au premier étage, sous une climatisation
glaciale et sur un sol jonché de mégots. Ils sont près de trois cents, âgés de
moins de 30 ans, blancs, souvent étudiants et issus des classes moyennes et
supérieures (quoique les membres des classes populaires soient de plus en plus
nombreux). Ici, on ne rechigne pas à faire le salut fasciste, bras tendu, lors
des réunions : considérée comme un groupe paramilitaire par la Fédération
internationale des droits de l’homme (FIDH), l’Union de la jeunesse crucéniste
a été fondée en 1957 par Carlos Valverde Barbery, dirigeant, de la Phalange
socialiste bolivienne, créée vingt ans plus tôt sur le modèle des brigades
franquistes en Espagne. Etre phalangiste demeure une condition pour rejoindre
l’Union de la jeunesse crucéniste, comme nous le confirmera plus tard M. Gary
Prado Araùz, avocat en vue de la ville ».
La
mentalité des partisans du régime Añez est aussi édifiante. On croirait
retrouver l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid :
« Dans
la BMW qui nous y conduit, les deux frères sont très enthousiastes à l’idée de
nous faire découvrir « leur Santa Cruz », auquel ils se sentent
profondément attachés. « Les collas
sont une race spéciale, tu vois. Ils sont paresseux et ignorants. Ils attendent
que les aides tombent. Ils n’ont jamais été de l’avant. Moi, j’ai toujours fait
en sorte que mes enfants ne fréquentent pas de pauvres pour qu’ils ne deviennent
pas paresseux. Je veux qu’ils baignent dans l’odeur de l’argent pour prendre
goût. Qu’ils apprennent des gens qui ont réussi et qui travaillent, car la
richesse attire la richesse ».
Ou
encore l’extrait suivant :
« A
mi-chemin, nous passons par la ville de San Julìan, sortie de terre il y a
trente ans, dont la plupart des 48'000 habitants sont des colons, des paysans
indiens ayant migré depuis l’intérieur du pays. « Cette jungle », comme l’appellent les deux frères, est « un exemple de l’invasion
colla », dont sont victimes les Crucéniens. « Ces sauvages nous jettent des pierres lorsqu’on traverse le
village en voiture. En plus de nous avoir envahi, ils nous frappent et parfois
nous tuent. Il faut se séparer de ces fous », expliquent ces partisans
d’une autonomie de la région. Alors que nous traversons l’endroit sans encombre
et croisons plusieurs femmes coiffées de tresses et de jupes bouffantes
traditionnelles de l’Altiplano, le frère du médecin commente : « Ils n’ont rien à faire ici, ils ne
sont pas adaptés au milieu. Par exemple, les animaux ; en hiver, ils ont
plus de poils ; c’est ça s’adapter à son milieu. Eux, ils ont chaud, ils
transpirent et ils puent ».
Ou
encore, lorsque Maëlle Mariette demande à ses contacts qu’est-ce que l’identité
crucénienne :
« Après
quelques minutes de réflexion, M. Herland Vaca Diez Busch répond à notre
question en citant de mémoire un passage de…Mein
Kampf. Pensant avoir mal compris, nous lui demandons : « Le livre d’Adolf Hitler ? »
« Bien sûr, nous répond-il, c’est
un classique ! Tu connais ? »
Et
c’est cette racaille fasciste là que soutiennent les gouvernements
« démocratiques » occidentaux, et sur laquelle nos médias bourgeois
gardent pudiquement le silence !
Gabegie sanitaire et
terreur fasciste
Le
gouvernement de Jeanine Añez, autoproclamé, et officiellement seulement ad
intérim, s’est pourtant mis à agir non seulement comme s’il était le
gouvernement légitime, mais comme une véritable dictature. Avec pour objectif
de démanteler toute l’œuvre d’Evo Morales et du MAS, de tous les acquis des
luttes du peuple bolivien. En commençant par le changement des alliances :
rétablissement des relations avec les USA et Israël, reconnaissance de Juan
Guaido comme président du Venezuela, rupture avec Cuba…ce alors que de telles
décisions ne sont absolument pas du ressort d’un gouvernement de transition.
Au
plan économique, le programme du gouvernement de facto est la restauration forcée du néolibéralisme, le
démantèlement des acquis sociaux, l’affaiblissement de la monnaie nationale,
l’appel au FMI pour pouvoir ensuite faire subir au peuple un plan d’ajustement
structurel, la privatisation des ressources naturelles, dont le gaz et le
lithium, pour l’instant toujours en mains publiques. A propos du lithium,
indispensable pour les batteries des voitures électriques, Elon Musk, en
réponse à un tweet le prenant à partie par rapport au coup d’Etat, avait
répondu « Nous renversons qui nous voulons, accommodez-vous en ».
Avant d’effacer, d’essayer de noyer le poisson et de tout tourner à l’humour,
mais c’était un peu tard.
La
pandémie du COVID-19 a encore aggravé la situation. Au début, le gouvernement a
nié le problème, à la Bolsonaro, Mme Añez se contentant de conseiller à ces
concitoyens de « prier ». Très efficace…Ensuite, le gouvernement a
fini par ordonner un confinement, quand la situation épidémiologique était déjà
incontrôlable, mais sans aucune indemnisation, aucune allocation pour perte de
gain, sans même de distributions alimentaires, plongeant le pays dans la misère
et la famine. Qui plus, le gouvernement a eu la mauvaise idée d’expulser du
jour au lendemain les médecins cubains, désorganisant complètement le système
sanitaire, au prix de milliers de morts. Le ministre de la santé a néanmoins
trouvée le temps de tremper dans une affaire d’achat de respirateurs
scandaleusement surfacturés, et qui plus est inadptés pour les soins intensifs.
L’affaire n’est pas si étonnante, tant le gouvernement a sombré dans le
népotisme et la corruption.
Le
bilan social et économique du gouvernement putschiste est déplorable : à
cause de sa politique et de sa gestion de la pandémie, 1 Bolivien sur 3 souffre
aujourd’hui de la faim, 4 sur 10 sont au chômage, et 6 sur 10 travaillent dans
la ventre informelle. La construction, le textile, la bijouterie, les
restaurants, les commerces…tous ces secteurs se sont véritablement effondrés,
laissant des milliers de personnes sans emploi et sans revenu. Malgré cette
situation catastrophique, le gouvernement
refuse d’entériner une loi, pourtant votée par le parlement, prévoyant
des « bons contre la faim » (indemnisation pour tous les Boliviens,
versée une seule fois, pour pallier à la perte de revenu du fait du
confinement), et ce alors que les moyens existent, exigeant du parlement qu’il
accepte d’abord une demande de crédit auprès du FMI, malgré les inévitables
conditions draconiennes auquel celui-ci sera assorti. (Source : https://plurinacional.info/…/anez-otorga-millones-a-banque…/)
Sans légitimité démocratique
(la dictature bolivienne n’ayant de « démocratique » que d’être à la
botte des USA), instaurée contre le peuple, le régime de Jeanine Añez n’a de
solution pour se maintenir, et imposer ses politiques réactionnaires, que la
terreur fasciste. L’épidémie était le prétexte parfait pour affaiblir les
droits démocratiques. La surpopulation carcérale a explosé, et les prisonniers
politiques se multiplient. Au moins 35 personnes ont été massacrées, et 833
blessée par la police ou les milices fascistes liées au régime, qui non
seulement commettent leurs crimes en toute impunité, mais sont ouvertement
soutenues par la junte.
L’extrait suivant, provenant
d’Amnesty international (pas particulièrement pro-MAS) illustre bien la
situation de la Bolivie sous la dictature d’Añez : « Les événements qui ont eu lieu en novembre
2019 à Sacaba et à Senkata, où au moins 18 personnes ont été tuées par
balle, sont emblématiques de cette crise. Les témoignages et les éléments de
preuve qui ont été réunis représentent de forts indices d’un usage
disproportionné et inutile de la force de la part de la police nationale et de
l’armée, mais les autorités compétentes n’ont pas fait le nécessaire pour tirer
au clair les circonstances de ces faits. L’organisation demande aux personnes
candidates à l’élection présidentielle d’adopter les mesures nécessaires pour
garantir des enquêtes indépendantes, impartiales et urgentes afin d’empêcher la
pérennisation de l’impunité. »
Pour ne pas perdre les élections…ne pas en
organiser
Légalement, le gouvernement de facto n’avait le droit que de faire
deux choses : organiser de nouvelles élections et gérer les affaires
courantes. Des affaires courantes, nous
avons vu à quel point il en a fait une interprétation extensible. Pour ce qui
est des élections, le problème est embêtant : les parti de Mme Añez ne
pesait déjà que 4% des voix avant. Le coup d’Etat, et la gestion tyrannique,
arbitraire et calamiteuse des affaires publiques n’a pas rendu les putschistes
particulièrement populaires en dehors de leur base sociale réactionnaire et
raciste traditionnelle, c’est le moins que l’on puisse dire. Et la droite
bolivienne, déjà minoritaire dans le pays, ne s’est pas rassemblée derrière Mme
Añez. Aussi, il ne faisait aucun doute que, si des élections libres et
transparentes avaient lieu, elles seraient remportées par le MAS.
Mais à quoi bon avoir fait
un coup d’Etat si c’est pour rendre le pouvoir à ceux qu’on en a chassé ?
Comme par enchantement, tous les prétextes légalistes invoqués hier contre Evo
Morales sont vite oubliés. Alors comment faire pour ne pas perdre les
élections ? Ne pas en organiser, et se maintenir de cette façon au
pouvoir ! Cela fait maintenant presque une année que le coup d’Etat a eu
lieu, et il n’y a toujours pas eu d’élections. Celles-ci étaient prévues en mars,
puis en mai, puis en juin... La pandémie du COVID-19 a fourni le prétexte rêvé
pour les repousser. Les élections devaient finalement avoir lieu le 6
septembre, mais le gouvernement décida de les renvoyer une nouvelle fois,
prétextant, de nouveau, la pandémie.
Mais plus personne n’y
croit. Déjà parce que l’épidémie n’est pas près de disparaître, et qu’il n’est
pas possible de repousser indéfiniment les élections. Ensuite, parce que le
gouvernement putschiste est moins légitime que quiconque pour utiliser cet
argument, étant entièrement responsable de la catastrophe sanitaire que vit la
Bolivie. Enfin, parce qu’il est clair, que la seule vraie raison pourquoi le
gouvernement repousse les élections à chaque fois, s’enfonçant toujours plus
dans l’illégalité et l’arbitraire, c’est qu’il est sûr qu’il les perdrait.
Alors il essaye à chaque fois de retarder l’échéance, de gagner du temps, et
d’affaiblir le MAS par des persécutions judiciaires et policières, par
d’absurdes et grotesques procédures pénales contre Evo Morales, contre Luis Arce et David
Choquehuanca, candidats respectivement à la présidence et à la vice-présidence
pour le MAS…pour terrorisme, délit contre la santé et génocide. Rien que
ça ! L’idéologie génocidaire des conquistadores
ne semble en revanche pas trop les gêner…
Lutte courageuse du peuple bolivien contre le
gouvernement illégitime
Mais cette fois, c’en était
trop. Les protestations n’avaient jamais cessé depuis le coup d’Etat, mais
cette fois la colère du peuple a explosé. Des manifestations massives ont
éclaté, suivies, dès le 3 août, d’une grève générale organisée par la COB
(Centrale ouvrière bolivienne), les syndicats, le MAS, les mouvements sociaux
et les peuples autochtones. Les rues se sont hérissées de barricades et les grandes
routes de barrages, qui ne laissaient passer que les ambulances. La principale
revendication des manifestants étant le maintien des élections à la date
prévue, le 6 septembre.
Aux justes revendications du
peuple, le gouvernement a répondu par la violence. La police a été envoyée pour
déloger les barrages par la violence. Des bandes armées fascistes ont attaqué
les grévistes, avec non seulement la complicité, mais le soutien déclaré de la
dictatrice Añez. Arturo Murillo, ministre de l’intérieur du gouvernement de
facto a déclaré à CNN le 10 août à propos des grévistes qui tiennent les
barrages routiers, que « leur mettre une balle dans la tête serait
politiquement correct ». La junte fasciste est bel et bien prête à faire
couler le sang pour continuer à usurper le pouvoir. Le gouvernement a également
lancé des poursuites pénales contre Evo Morales, Luis Arce, David Choquehuanca et
Carlos Huarachi (dirigeant de la COB) pour « terrorisme, génocide et délit
contre la santé » (rien que ça !), les accusant de bloquer les
ambulances et les camions transportant de l’oxygène pour les hôpitaux (ce qui
est faux, les barrages sont ouverts pour les ambulances) et d’être responsables
ainsi des morts du COVID (alors que le premier responsable de la catastrophe sanitaire
est le gouvernement lui-même). La télévision et la presse bourgeoise ont
calomnié sans relâche les manifestants, les dépeignant comme des sauvages ne
cherchant qu’à semer le chaos en pleine pandémie. Mais ni la violence, ni la
calomnie ne pouvaient briser le mouvement populaire, et des groupes armés, liés
au MAS, ont commencé à se former pour répondre comme il se doit à la violence
fasciste.
Alors que la situation lui
échappait, le gouvernement, pris de peur, a tenté un recul. Il a voulu organiser
un « dialogue national ». Mais c’était trop tard. La junte n’avait
plus aucune légitimité, ni ne bénéficiait plus d’aucune confiance. Seuls ses
partisans participèrent à ce pseudo-dialogue. Le MAS et la COB, et même une
partie de la droite, le boycottèrent, exigeant le maintien des élections, sans
aucune condition.
Le Tribunal électoral
suprême a fixé définitivement les élections au 18 octobre, celles-ci ne pouvant
plus être reportées. Mais cela n’a guère apaisé les tensions. Le peuple n’a
plus aucune confiance, ni dans le fait que les élections auront bien lieu à la
date prévue – des nervis à la solde du gouvernement chercheraient à en forcer
encore une fois le report –, ni dans le fait qu’elles seront effectivement
libres et transparentes. De fait, la junte a montré qu’elle est prête à tout,
et n’a aucun égard pour la loi. Les manifestants ne réclament désormais plus
seulement le maintien des élections, mais aussi la destitution d’Añez et de son
gouvernement illégitime…
Le peuple bolivien n’a que
trop raison de se révolter. Face à un gouvernement qui viole les droits du
peuple, l’insurrection est le plus sacré des droits, et le plus indispensable
des devoirs. Ce peuple a besoin, et mérite toute notre solidarité, tout notre
soutien. Il n’est que trop temps que la clique fasciste qui usurpe le pouvoir
en Bolivie et son idéologie putride rejoignent enfin leur vraie place, dans les
poubelles de l’histoire – par ailleurs, les responsables du coup d’Etat et des
crimes qui s’en sont suivis doivent en répondre devant la justice – et que le
peuple bolivien reprenne son destin en main, pour écrire de nouvelles pages de
progrès démocratique et social.
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