11 novembre 2017

100 ans plus tard, la flamme allumée par l’Etincelle n’est pas éteinte



En décembre de l’année 1900 paraissait, grâce aux efforts de Lénine, en Allemagne, le premier numéro du premier journal révolutionnaire clandestin pour toute la Russie, l’Iskra, l’Etincelle, organe d’un Parti ouvrier social-démocrate russe, formellement fondé il y a deux ans déjà, mais qu’il fallait encore faire exister réellement. L’éditorial de ce premier numéro était intitulé « De l’étincelle jaillira la flamme ! ». C’est ce qui devait effectivement se passer. Cette étincelle, que tous les efforts du despotisme tsariste ne purent éteindre, aller nourrir la flamme d’un parti de type nouveau, le Parti bolchevik, allumer l’incendie révolutionnaire qui consuma non seulement l’Ancien régime vermoulu, mais aussi le nouveau, bien que déjà périmé, régime bourgeois, pour donner naissance à un pouvoir sans précédant dans l’histoire, le pouvoir soviétique, le premier Etat ouvrier et paysan de tous les temps. Résistant contre vents et marées, dans les pires conditions, l’Etat soviétique allait se dresser inébranlable comme un roc, malgré toutes les tentatives de l’abattre de la bourgeoisie, russe et internationale, pendant 70 ans, édifiant pour la première fois de l’histoire une société socialiste, impulsant d’autres révolutions, socialistes ou de libération nationale, partout sur la planète, et changeant notre monde à jamais.

Cent ans plus tard, cette flamme brûle-t-elle encore ? Toute la vaste et multiforme machine de propagande de la classe dirigeante, tous les professionnels de l’anticommunisme à sa solde, essayent de faire rentrer dans la tête des gens que la réponse est non. Mais leur seule hargne, les seuls montants dépensés dans cette opération, suffisent à montrer que la flamme n’est pas éteinte. Car à quoi bon s’acharner sur une idée définitivement morte et enterrée ? Si vraiment les idées de Lénine appartenaient définitivement au passé, elles seraient étudiées aujourd’hui avec la même sérénité académique que, par exemple, les conceptions politiques d’Aristote ou de Thomas d’Aquin. Le fait que ce ne soit pas le cas prouve que la classe dirigeante, quoi qu’elle en dise, craint les idées d’Octobre. Et à juste titre. Car ces idées restent, malgré tous les aléas de l’histoire, source d’inspiration et d’espoir pour celles et ceux que le capitalisme opprime, et qui aspirent à un monde meilleur. L’intérêt très élevé, et plus que justifié, que suscite le centenaire de la Grande Révolution, et qui est très loin du rejet total que toute la meute des anti-communistes de profession voudrait imposer – il est d’ailleurs heureux de constater que les élucubrations de la dite meute sont plus loin de faire l’unanimité qu’elles ne l’ont jamais été depuis la sombre année 1989 – suffit pour prouver ce fait.

Nous ne pouvons ignorer bien sûr que l’histoire du socialisme fut complexe, contradictoire, et bien souvent tourmentée ; que le pays auquel la Révolution d’Octobre a donné naissance n’est plus, de même que la plupart des pays socialistes ayant existé ; que le mouvement révolutionnaire anticolonial a été sévèrement mis en échec par le néocolonialisme, forme de reconquête du globe par le grand capital impérialiste ; et que, depuis la « révolution conservatrice » néolibérale, une ère de réaction sévit dans le monde capitaliste. Mais ces faits rendent précisément les idées de Lénine plus actuelles que jamais. Parce que plus personne ne saurait sérieusement soutenir que la restauration du capitalisme dans les pays socialistes fut une bonne chose, que le néolibéralisme soit autre chose qu’une nouvelle tyrannie du capital, au prix de souffrances infinies pour les peuples, que le maintien du régime capitaliste, de par sa rapacité sans scrupules, conduirait fatalement toute la civilisation humaine à une extinction dans un avenir proche. On ne peut pas nier non plus que, malgré tous les échecs et les contradictions, les réalisations du socialisme furent remarquables.

C’est pourquoi, non seulement nous pouvons, mais aussi avons l’obligation d’entretenir la flamme que l’Etincelle avait allumée, d’empêcher qu’elle ne s’éteigne, et de la faire s’épanouir. Parce qu’elle éclaire l’avenir. Comme l’avait dit Jawaharlal Nehru, qui pourtant ne fut jamais communiste : « La révolution soviétique a fait progresser la société humaine et a allumé une flamme éclatante qu’il n’est plus possible d’éteindre. Elle a jeté les fondements d’une nouvelle civilisation vers laquelle l’humanité peut avancer ». Comme l’avait dit aussi Hugo Chavez : « Lénine reste un soleil pour tous les peuples, et toute la terre de la planète ne suffira pas aux obscurantistes pour enterrer les idées de Lénine »

Levons donc haut la bannière rouge d’Octobre, car elle est plus nécessaire que jamais aujourd’hui !

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