En décembre de l’année 1900
paraissait, grâce aux efforts de Lénine, en Allemagne, le premier numéro du
premier journal révolutionnaire clandestin pour toute la Russie, l’Iskra, l’Etincelle, organe d’un Parti ouvrier social-démocrate russe,
formellement fondé il y a deux ans déjà, mais qu’il fallait encore faire
exister réellement. L’éditorial de ce premier numéro était intitulé « De
l’étincelle jaillira la flamme ! ». C’est ce qui devait effectivement
se passer. Cette étincelle, que tous les efforts du despotisme tsariste ne
purent éteindre, aller nourrir la flamme d’un parti de type nouveau, le Parti
bolchevik, allumer l’incendie révolutionnaire qui consuma non seulement
l’Ancien régime vermoulu, mais aussi le nouveau, bien que déjà périmé, régime
bourgeois, pour donner naissance à un pouvoir sans précédant dans l’histoire,
le pouvoir soviétique, le premier Etat ouvrier et paysan de tous les temps.
Résistant contre vents et marées, dans les pires conditions, l’Etat soviétique
allait se dresser inébranlable comme un roc, malgré toutes les tentatives de
l’abattre de la bourgeoisie, russe et internationale, pendant 70 ans, édifiant
pour la première fois de l’histoire une société socialiste, impulsant d’autres
révolutions, socialistes ou de libération nationale, partout sur la planète, et
changeant notre monde à jamais.
Cent ans plus tard, cette
flamme brûle-t-elle encore ? Toute la vaste et multiforme machine de
propagande de la classe dirigeante, tous les professionnels de l’anticommunisme
à sa solde, essayent de faire rentrer dans la tête des gens que la réponse est
non. Mais leur seule hargne, les seuls montants dépensés dans cette opération,
suffisent à montrer que la flamme n’est pas éteinte. Car à quoi bon s’acharner
sur une idée définitivement morte et enterrée ? Si vraiment les idées de
Lénine appartenaient définitivement au passé, elles seraient étudiées
aujourd’hui avec la même sérénité académique que, par exemple, les conceptions
politiques d’Aristote ou de Thomas d’Aquin. Le fait que ce ne soit pas le cas
prouve que la classe dirigeante, quoi qu’elle en dise, craint les idées d’Octobre.
Et à juste titre. Car ces idées restent, malgré tous les aléas de l’histoire,
source d’inspiration et d’espoir pour celles et ceux que le capitalisme
opprime, et qui aspirent à un monde meilleur. L’intérêt très élevé, et plus que
justifié, que suscite le centenaire de la Grande Révolution, et qui est très
loin du rejet total que toute la meute des anti-communistes de profession
voudrait imposer – il est d’ailleurs heureux de constater que les élucubrations
de la dite meute sont plus loin de faire l’unanimité qu’elles ne l’ont jamais
été depuis la sombre année 1989 – suffit pour prouver ce fait.
Nous ne pouvons ignorer bien
sûr que l’histoire du socialisme fut complexe, contradictoire, et bien souvent
tourmentée ; que le pays auquel la Révolution d’Octobre a donné naissance
n’est plus, de même que la plupart des pays socialistes ayant existé ; que
le mouvement révolutionnaire anticolonial a été sévèrement mis en échec par le
néocolonialisme, forme de reconquête du globe par le grand capital impérialiste ;
et que, depuis la « révolution conservatrice » néolibérale, une ère
de réaction sévit dans le monde capitaliste. Mais ces faits rendent précisément
les idées de Lénine plus actuelles que jamais. Parce que plus personne ne
saurait sérieusement soutenir que la restauration du capitalisme dans les pays
socialistes fut une bonne chose, que le néolibéralisme soit autre chose qu’une
nouvelle tyrannie du capital, au prix de souffrances infinies pour les peuples,
que le maintien du régime capitaliste, de par sa rapacité sans scrupules,
conduirait fatalement toute la civilisation humaine à une extinction dans un
avenir proche. On ne peut pas nier non plus que, malgré tous les échecs et les
contradictions, les réalisations du socialisme furent remarquables.
C’est pourquoi, non
seulement nous pouvons, mais aussi avons l’obligation d’entretenir la flamme
que l’Etincelle avait allumée,
d’empêcher qu’elle ne s’éteigne, et de la faire s’épanouir. Parce qu’elle
éclaire l’avenir. Comme l’avait dit Jawaharlal Nehru, qui pourtant ne fut
jamais communiste : « La révolution soviétique a fait progresser la
société humaine et a allumé une flamme éclatante qu’il n’est plus possible
d’éteindre. Elle a jeté les fondements d’une nouvelle civilisation vers
laquelle l’humanité peut avancer ». Comme l’avait dit aussi Hugo
Chavez : « Lénine reste un soleil pour tous les peuples, et toute la
terre de la planète ne suffira pas aux obscurantistes pour enterrer les idées
de Lénine »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire