Le 21 mai 2021 a lieu la Grève pour l’avenir – journée de mobilisation pour la justice sociale et climatique – coorganisée par la grève du climat, les syndicats, des partis politiques et divers autres collectifs.
Le Parti du Travail est engagé de ce mouvement depuis le début. Il s’agit pour nous d’une priorité stratégique. Parce que l’urgence climatique constitue aujourd’hui une réalité incontestable ; tout aussi incontestable hélas que l’inaction des gouvernements bourgeois et la hausse continue des émissions de gaz à effet de serre. Les températures ont déjà augmenté de 1°C par rapport à l’ère préindustrielle, et les conséquences en sont visibles, et dévastatrices. Au rythme actuel, on est bien parti une hausse des températures jusqu’à 3,9°C d’ici la fin du siècle, ouvrant la porte à des boucles de rétroaction incontrôlables, et rendant la planète inhabitable, ou peu s’en faut.
Aussi parce que ce mouvement rejoint nos luttes sur plusieurs points fondamentaux : conscience de la nécessaire indissociabilité entre justice climatique et justice sociale ; volonté d’organiser les travailleurs, choix de l’arme majeure de la classe ouvrière, la grève générale, et par là conscience du rôle historique de la classe ouvrière et engagement en faveur d’une lutte de classe menée jusqu’au bout ; conscience enfin qu’il n’est pas possible de résoudre la question écologique sans rupture avec le capitalisme. Des idées qui sont les nôtres acquièrent ainsi une influence nouvelle.
Aujourd’hui, l’urgence climatique est la contradiction centrale autour de laquelle tout se joue : ou rupture avec le capitalisme et construction d’une nouvelle société socialiste et écologiquement durable, ou maintien d’un système capitaliste, impérialiste et oppressif, au prix d’une destruction accélérée de l’environnement, et d’une société de moins en moins vivable. La rupture est urgente, car plus on perd de temps, et moins il sera possible de limiter les dégâts.
Toutefois, si la convergence des luttes voulue par la grève pour l’avenir fait sa force, elle en constitue aussi la limite, une convergence si large, regroupant des syndicats, des partis réformistes comme des organisations révolutionnaires, et toute une diversité de collectifs ne peut l’être qu’au prix de la clarté de l’objectif poursuivi. Si le manifeste national adopté par la grève pour l’avenir pointe justement que « Les crises économiques, écologiques et sociales générées par le système capitaliste ne peuvent être résolues en son sein. Il faut donc un profond changement », il ne dit pourtant pas clairement par quoi le remplacer, mais juxtapose plus qu’il n’articule : dénonciation du système, exigences de démocratisation du système politique existant ; réflexions anarchisantes (démocratie locale et abolition de toutes les hiérarchies) mais non complétement assumées et exigences présentées aux autorités en place ; revendications radicales, d’autres de nature plus réformiste, applicables plus ou moins dans le cadre du système existant.
Ce qui y manque en revanche : définition d’un système alternatif au capitalisme (faute de quoi il est vain de parler de changement de système), prise de pouvoir politique par les travailleurs, socialisation des monopoles et des secteurs stratégiques, planification de l’économie. Sans tout cela, il ne peut y avoir de mouvement révolutionnaire, seulement un mouvement revendicatif, qui ne peut changer la société. C’est au parti marxiste que nous sommes d’amener cette perspective politique et révolutionnaire.
Le Parti du Travail s’engage concrètement pour une écologie populaire telle que définie ci-dessus dans les institutions, au travers des droits populaires comme dans la rue, par toutes les formes de lutte appropriées. Parce que nous ne séparons la lutte écologique de la lutte des classes, et parce que nous considérons que la seule écologie digne de ce nom est anticapitaliste, nous privilégions les formes de luttes fondées sur la confrontation avec la bourgeoisie et visant un changement de système sur la logique du compromis parlementaire et ses limitations. C’est pourquoi, nous nous engageons résolument dans la grève pour l’avenir, pour faire croître ce mouvement et l’affermir dans sa dynamique de lutte de classe et sa volonté de rupture avec l’ordre établi.
Parce qu’il n’y aura pas de solution réelle et durable aux problèmes écologiques sans rupture avec le capitalisme et son ressort interne d’accumulation du capital sans fin, nous luttons pour la seule alternative au capitalisme qui soit : le socialisme, qui garantira l’eau potable pour toutes et tous plutôt que le champagne pour quelques-uns, et rendra possible une cohabitation harmonieuse entre l’humanité et la nature.
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