Pour le Parti du Travail, la question écologique est inséparable de la lutte des classes. Ainsi qu’il est écrit dans le programme électoral du Parti Suisse du Travail, adopté en 2019 :
« La destruction de l’environnement est une conséquence directe de la mainmise du capital sur la planète et de sa recherche illimitée de profits. Ces faits ne peuvent plus être contestés par personne. Sous les conditions de la production capitaliste, d’énormes dévastations sont devenues possibles. Nous vivons un processus par lequel la nature, sous l’exploitation du capital, est appauvrie de manière dramatique. Nous ne pouvons pas séparer les problèmes environnementaux de la lutte de classes. Ceci pour la simple raison que l’exploitation de la force de travail et de la nature se fait parallèlement. Nous soutenons que les problèmes environnementaux font partie de la lutte de classes. Ils l’accentuent et l’intensifient. Les problèmes environnementaux ne pourront pas être résolus dans le cadre du capitalisme ».
Nous ne sommes clairement pas toutes et tous dans le même bateau, et ce n’est pas « l’humanité » en général et de de façon indistincte qui est responsable de la situation actuelle. La destruction de l’environnement est le fait de responsables identifiables et identifiés, sans s’attaquer auxquels il est vain de parler d’écologie.
Conformément aux données présentées dans le CDP Carbon Major Report (2017), il est établi que 100 entreprises sont responsables à elles seules de 71% des émissions de gaz à effet de serre entre 1988 et 2015. S’il s’agit donc de responsabiliser des acteurs, c’est bien de celles-ci dont il doit être question en premier lieu.
L’empreinte écologique n’est clairement pas la même selon la classe sociale. Les 10% les plus riches de la planète sont ainsi responsables de 50% des émissions de gaz à effet de serre sur la planète, les 50% les plus pauvres de seulement 10%. Au fond, c’est le mode de vie des plus riches qui est écocide, et n’est pour cette raison plus tolérable.
En Suisse également, la place financière pollue à elle seule 22 fois plus que toute la population suisse ; les plus riches polluent 2000 fois plus que les plus pauvres.
Et ce sont les personnes les moins responsables de la dégradation de l’environnement qui ont le moins de possibilités de tenter d’en échapper aux conséquences, et en souffrent donc le plus.
Il n’y a donc pas d’écologie digne de ce nom sans lutte de classe. C’est pourquoi le Parti du Travail défend une écologie populaire.
La lutte écologique est également une lutte intrinsèquement anti-impérialiste.
Ce sont aujourd’hui les parties du monde qui sont le moins responsables de la catastrophe en cours – celles où habitent les peuples que l’impérialisme opprime – qui en souffrent le plus.
La péninsule arabique, l’Afrique du Nord, l’Inde…connaissent régulièrement des pics de chaleurs jusqu’à 50°C et au-delà, rendant ces régions de plus en plus difficilement habitables pour les êtres humains. De vastes territoires en Afrique et en Asie sont frappés par des sécheresses de plus en plus drastiques, dévastatrices pour les cultures, menaçant des dizaines de millions de personnes de famines. La montée du niveau de la mer n’est pas une menace seulement future, mais d’ores et déjà une réalité. Des centaines de millions de personnes, qui vivent sur les terres côtières, sont menacées. Des mégalopoles comme Lagos, Jakarta,… sont d’ores et déjà lentement mais sûrement emportées par l’érosion. L’Indonésie est en train de bâtir une nouvelle capitale en hauteur, puisque les jours de l’actuelle, Jakarta, sont comptés. Des pays insulaires d’Océanie tout entiers risquent d’être engloutis par les flots.
L’agenda « écologique » de la bourgeoisie, visant à repousser les changements nécessaires autant que possible, revient en réalité, de la part des élites dirigeante de pays impérialistes qui se trouvent être en zone tempérée (et pour cette raison moins exposés aux conséquences du changement climatique) à sacrifier de facto des centaines de millions de personnes dans le Sud global.
C’est une question de solidarité internationale que d’empêcher cette inaction criminelle.
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